Brrrrrrrr.... Moins 40°, moins 50° ? Il arrive un moment où les chiffres n'ont plus d'importance. Parce qu'ils ne peuvent rendre la réalité d'une météo extrême où les humains n'ont (presque) plus leur place. C'est le territoire des ours blancs et des phoques, un paysage tourmenté de banquise compressée par des forces démoniaques. Partout autour de nous le vent se lit dans les formes qu'il imprime au paysage. On se croit sur la lune, sur une autre planète qui nous tolère le temps d'un passage, le temps d'un regard effrayé et séduit par tant de beauté...
Là je suis au Pôle Nord avec mon équipe de tournage. En avril 2007 on a rejoint Tara pour quelques jours pendant sa longue dérive arctique. Le DC3 qui nous a déposé est parti du Spitzberg. Cinq heures de vol dans un avion spécialement équipé pour se poser sur la banquise. A condition qu'elle ne cède pas sous le poids ou qu'une cassure soudaine n'empêche tout atterrissage. On prend nos marques, on apprend les codes qui prévalent dans ces météo extrêmes. Un quart d'heure pour s'habiller, enfiler les vêtements en goretex, les trois paires de chaussettes, les deux couches de gants, les cagoules protectrices. C'est tout juste suffisant. Dès qu'on s'éloigne de plus de 200 mètres de Tara, le fusil est obligatoire en cas de rencontre avec un ours blanc. Pas pour le tuer, évidemment, mais pour lui faire peur en tirant en l'air si l'un de ces magnifiques animaux survenait, poussé par sa curiosité. Pas de couchettes pour nous dans le bateau. Toutes sont occupées par les membres de l'équipage et les scientifiques venus étudier le réchauffement de la banquise. Les logisticiens russes ont monté pour nous une sorte de tente où ils ont installé un poêle à gaz. On est contents : cela nous permet de dormir dans une température de zéro degré. On s'accommode.
Cosy, non ? Une journaliste de Géo, Michèle Aulagnon, nous accompagne et partage notre quotidien. Elle dort comme nous sur l'un des lits de camp qu'on a alignés côte à côte. Une angoisse la taraude : et si le poêle se renversait pendant la nuit et mettait le feu à notre logis ? On a toutes les peines du monde à lui expliquer que si nous devions mourir dans un incendie sur la banquise, cet évènement mériterait d'être inscrit dans le Guiness des records...
Là je suis au Pôle Nord avec mon équipe de tournage. En avril 2007 on a rejoint Tara pour quelques jours pendant sa longue dérive arctique. Le DC3 qui nous a déposé est parti du Spitzberg. Cinq heures de vol dans un avion spécialement équipé pour se poser sur la banquise. A condition qu'elle ne cède pas sous le poids ou qu'une cassure soudaine n'empêche tout atterrissage. On prend nos marques, on apprend les codes qui prévalent dans ces météo extrêmes. Un quart d'heure pour s'habiller, enfiler les vêtements en goretex, les trois paires de chaussettes, les deux couches de gants, les cagoules protectrices. C'est tout juste suffisant. Dès qu'on s'éloigne de plus de 200 mètres de Tara, le fusil est obligatoire en cas de rencontre avec un ours blanc. Pas pour le tuer, évidemment, mais pour lui faire peur en tirant en l'air si l'un de ces magnifiques animaux survenait, poussé par sa curiosité. Pas de couchettes pour nous dans le bateau. Toutes sont occupées par les membres de l'équipage et les scientifiques venus étudier le réchauffement de la banquise. Les logisticiens russes ont monté pour nous une sorte de tente où ils ont installé un poêle à gaz. On est contents : cela nous permet de dormir dans une température de zéro degré. On s'accommode.
Cosy, non ? Une journaliste de Géo, Michèle Aulagnon, nous accompagne et partage notre quotidien. Elle dort comme nous sur l'un des lits de camp qu'on a alignés côte à côte. Une angoisse la taraude : et si le poêle se renversait pendant la nuit et mettait le feu à notre logis ? On a toutes les peines du monde à lui expliquer que si nous devions mourir dans un incendie sur la banquise, cet évènement mériterait d'être inscrit dans le Guiness des records...
Notre tente n'a pas brûlé, mais une cassure de la banquise en plein milieu de la piste d'atterrissage a surgi quelques heures après notre départ. Notre DC3 nous emmenait déjà vers des météo plus clémentes. Le Pôle nord avait accepté de nous libérer et nous lui en étions reconnaissants. J'achevais là le dernier sujet de ma vie de grand reporter, pour des raisons que j'expliquerai sans doute un jour.
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