vendredi 6 février 2009

Furie de temps


On a du mal à imaginer que des hommes puissent choisir un métier qui vous conduit inéluctablement à affronter ce genre de gros temps. Le plus amariné des hommes de mer vous le dira : il y a des météos qui vous ramènent à votre juste dimension, celle d'un insecte piégé dans une immense toile d'araignée. Une tempête pareille essorerait le plus entraîné des sportifs. J'ai pourtant connu des marins pêcheurs qui travaillaient sur le pont arrière et remontaient le chalut dans des mers aussi démontées, la clope au bec et les mains en sang. A bord de l'Abeille Bourbon, j'ai rencontré un cuisinier qui avait passé la majorité de sa vie dans la grande pêche. Il devait préparer des repas trois fois par jour pour des équipages de vingt ou trente gaillards pendant des campagnes de deux mois où le vent soufflait en permanence à Force 9/10. Et il m'avouait : "C'était parfois un peu fatigant, mais bon, on s'habitue à tout..."

On peut s'habituer à ça ???

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